Narcissisme - Etude Auto portrait
H. sur T. 100cm x 81cm

 

 

Lucien de Cassan

 

Peintre, j’ai toujours rêvé de le devenir.
Solitaire depuis mon enfance sans pour autant être introverti, c’était une passion que je pouvais développer sans dépendre des autres.
Libertaire, contestataire, j’ai trouvé après guerre dans les auberges de jeunesse des guides. Aucun d’entre eux ne sortait d’une école prestigieuse.
L’académie des rues avait forgé leur expérience ; du peu qu’ils savaient ils faisaient profiter les plus jeunes dont j’étais.
L’art nous entoure : un soir d’hiver quand la brume envahit les rues voir les réverbères s’allumer ? C’est sublime.

Je peins pour peindre, je m’éclate, m’explose, je tiens mon pinceau quelque soit sa taille comme je tiens mon sexe avant de m’en servir, avec respect.
J’orgasme encore après que mon tableau humide soit levé du chevalet.
L’excellence dans l’art conduit, selon moi, à la médiocrité. Il faudrait pour nier cet aphorisme réunir sur une seule palette un Picasso, un Rembrandt, un Rubens, un Bruegel l’ancien et l’autre, un Vermeer, un Titien, un Michel Ange, un Renoir, un Manet, un Rouault, un Miro, un Braque, un Munch, un Chagal, un Soutine, un Dufy, un de Vlaminck, un Zao Wou Ki, un Francis Bacon, un Bonin- Pissarro, quelques expressionnistes allemands et quelques Léonard de Vinci pour altérer mon point de vue.
Jusqu’à ce jour j’ai peint environ 450 à 500 toiles, détruit une centaine, vendu une autre centaine, les tableaux conservés entretiendront mon souvenir lorsque sècheront leurs couleurs et que vogueront mes cendres dans la Seine sous le pont des Arts à Paris, cette ville où j’ai souffert de la faim et du froid mais que j’aime comme une maîtresse chérie qui vous ignore après vous avoir comblé.

Je n’ai pas le temps de mourir
J’ai trop de tableaux à caresser avant que mes pinceaux ne sèchent
De romans inachevés qui attendent ma plume pour leurs redonner vie
J’ai tant de mots pour poèmes qui la nuit me réveillent
Paroles d’amour à susurrer au conduit de ma dame
J’aurai tant de colère si pour châtiment extrême
Je devais tomber au creux du chemin Avant que le réveil des ans ne sonne
Je n’ai pas fini de vivre il n’est pas encore venu le temps du mourir.



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